Le président de la Verkhovna Rada, Ruslan Stefanchuk, a exprimé sa position ferme concernant d’éventuelles modifications de la politique de mobilisation en Ukraine, laissant entendre qu’au cours des prochains mois, le parlement ne devrait probablement pas examiner l’initiative visant à réduire l’âge de mobilisation

Chas Pravdy - 23 avril 2025 15:24

Cela s’est clarifié lors de son interview accordée à Hromadske Radio, où il a souligné que la parlement ukrainien a déjà par le passé abaissé le seuil d’âge de 27 à 25 ans et introduit des programmes permettant d’inciter volontairement des personnes âgées de 18 à 24 ans à rejoindre les forces armées. Cela montre que la politique dans ce domaine a déjà connu des changements auparavant, et il est peu probable que les récentes démarches ou propositions visant à réduire l’âge de conscription recueillent du support au sein du parlement. « Je ne pense pas que le parlement va jouer avec l’âge de la conscription », a insisté Stefanchuk. « Je crois que la question de réduire l’âge de la mobilisation ne sera pas remise à l’ordre du jour. » Il a souligné l’importance et la nécessité de préserver la jeunesse ukrainienne jusqu’à 18 ans, car cette catégorie est actuellement confrontée quotidiennement à la menace des frappes et aux conséquences dévastatrices de l’agression russe. Selon le porte-parole, ces adolescents et jeunes qui devront bientôt reconstruire les infrastructures détruites et façonner l’avenir de l’Ukraine nécessitent une attention et une protection particulières. En comparant cette position avec des déclarations antérieures, il faut noter que le 20 septembre 2024, le député de la Verkhovna Rada et membre du comité parlementaire de la défense, Sergii Rakhmanin, avait déjà souligné que le Haut Commandement des Forces armées ukrainiennes n’envisageait pas de réduire l’âge de mobilisation de 60 à 50 ans. Cela témoigne d’un haut niveau de prudence et de vigilance en matière de sécurité nationale concernant tout changement dans la politique de conscription. Par ailleurs, la position exprimée par l’ancien conseiller de Donald Trump en matière de sécurité nationale, le congressiste Mike Woltz, est toute autre. En janvier 2025, il considérait qu’il était nécessaire, pour stabiliser le front, d’impliquer autant de jeunes capables de combattre que possible, plaidant pour une réduction de l’âge de la mobilisation afin d’attirer des centaines de milliers de nouvelles recrues. Selon lui, cela serait une étape indispensable pour renforcer la position défensive du pays. Dans ce contexte, la position du président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui le 14 janvier 2025 a souligné que la priorité de l’armée ukrainienne n’était pas les ressources humaines, mais l’armement et l’équipement technique, apparaît comme déterminante. Zelensky a insisté sur le fait que la fourniture de matériel moderne et le maintien d’une haute capacité de combat étaient plus importants que tout changement dans les limites d’âge de la mobilisation. Cela traduit une approche stratégique axée sur le renforcement de la capacité de défense de l’Ukraine et sur la reconstruction des territoires détruits. Ainsi, le discours intérieur et international autour de la mobilisation et des limites d’âge dans le service militaire demeure tendu et multiforme. Malgré diverses propositions et opinions — allant des appels de politiciens occidentaux en faveur d’une réduction de l’âge de mobilisation jusqu’à la volonté de l’État ukrainien de préserver sa jeunesse tout en assurant une stabilité stratégique —, le parlement ukrainien fait preuve pour l’instant de prudence et d’une position mesurée. Celle-ci privilégie la sauvegarde du potentiel de la jeunesse et le développement stratégique à long terme du pays, avec une attention particulière à la sécurité et à l’intégrité nationale.

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