Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barré, a fait une déclaration précieuse et assez dure concernant le soi-disant « cessez-le-feu pascal » de la Russie, qui, selon lui, sert davantage de manœuvre marketing qu’un véritable pas vers la paix dans la guerre contre l’Ukraine

Chas Pravdy - 22 avril 2025 12:22

Lors d’une interview sur FranceInfo mardi, le diplomate français a qualifié cette initiative du Kremlin de "opération marketing" ou, selon ses mots, "opération de leurre", destinées non pas à un arrêt réel des combats, mais à créer l’illusion de progrès et, peut-être, à gagner la confiance des États-Unis, en particulier celle du président Donald Trump. Barré a souligné qu’actuellement, la "trève" annoncée par Vladimir Poutine, qui n’a duré que quelques jours, est principalement une provocation d’information. Selon lui, cette démarche était uniquement tactique — une tentative de créer une image positive pour détourner la communauté internationale et l’audience interne des véritables opérations militaires et de leur ampleur. Le ministre a insisté sur le fait que le principal motif politique du Kremlin consistait à éviter de susciter encore plus de déception et de colère aux États-Unis, où Washington et d’autres capitales occidentales craignaient la durée et l’ampleur du conflit. Comme le rapporte une source de "L’Opinion européenne" en se référant à Politico, le Kremlin reste incapable de mettre en œuvre ses déclarations concernant une cessation complète des hostilités. La Russie a rejeté la proposition de l’Ukraine pour un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel, avançant une longue liste de conditions qui retardent ou bloquent en pratique la possibilité de sa réalisation. De plus, les forces russes ont à plusieurs reprises violé les accords concernant la non-application de frappes sur les infrastructures énergétiques ukrainiennes, ce qui, en pleine recherche diplomatique de paix, suscite des retards plus longs et des soupçons quant à la sincérité des intentions de Moscou. Selon des informations provenant de sources occidentales, le président américain Donald Trump perd de plus en plus confiance dans la possibilité de mettre fin rapidement et avec succès à la guerre. Sa critique des actions de la Russie et de son dirigeant Vladimir Poutine s’intensifie, tout en exprimant son mécontentement envers le leader ukrainien Volodymyr Zelensky et affirmant que Poutine "est furieux" contre lui. Trump n’a pas caché son désir de parvenir à la paix et de mettre fin au conflit, annonçant qu’il présentera cette semaine les détails de son "plan de paix" concernant la situation en Ukraine. Selon des sources du journal américain The New York Post, l’initiative de Trump prévoit la création d’une commission internationale conjointe, comprenant l’Ukraine, la Russie et des pays neutres, afin de coordonner le processus de cessation des hostilités et le lancement de négociations. Il s’agirait d’un mécanisme de contrôle de la mise en œuvre du cessez-le-feu, qui empêcherait toute provocation ou violation de la part des deux parties. Un événement majeur dans les cercles diplomatiques sera la réunion prévue le 23 avril à Londres. Là, les États-Unis, l’Ukraine et les principaux alliés européens discuteront des prochaines étapes pour parvenir à la paix et stabiliser la situation autour du conflit entre l’Ukraine et la Russie. On s’attend à ce que cette rencontre devienne une plateforme importante pour élaborer de nouvelles collaborations et trouver des solutions pour dépasser la crise, qui détruit la vie des gens depuis plus d’un an, dévaste l’infrastructure et entraîne des conséquences géopolitiques imprévisibles pour toute la région. Dans l’ensemble, la situation reste tendue et changeante. Alors que la communauté internationale observe les déclarations récentes de la Russie et sa tactique, la question centrale demeure : quand et comment parviendra-t-on à une paix réelle et globale, et non à des "cessez-le-feu" déclaratoires, qui apparaissent et disparaissent souvent, laissant derrière eux destructions et tragédies humaines.

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