La Corée du Sud a achevé une étape supplémentaire dans la création de son propre système de satellites d’espionnage militaire, en lançant avec succès le quatrième parmi les cinq satellites prévus pour la surveillance de la Corée du Nord

Chas Pravdy - 22 avril 2025 06:26

Ce projet ambitieux, visant à renforcer la capacité de défense du pays et à réduire la dépendance à l’égard des sources étrangères de renseignements, approche de son point final. Le lancement a eu lieu depuis une base spatiale en Floride à l’aide du système de fusée Falcon 9 de la société américaine SpaceX, soulignant la coopération étroite en matière militaire et technologique entre les États-Unis et la Corée du Sud. Selon les représentants officiels du ministère de la Défense de la République de Corée, le lancement a eu lieu le 22 avril à 20h48 heure locale aux États-Unis. L’ensemble du processus a duré environ 15 minutes : le satellite a réussi à atteindre l’orbite, ce qui a été confirmé par des signaux de communication avec une station au sol située sur la base spatiale américaine de Cap Canaveral. Par la suite, des spécialistes mènent une vérification active du fonctionnement de l’équipement et coordonnent les prochaines étapes afin d’assurer le lancement réussi de tous les systèmes. Le lancement du quatrième satellite constitue une étape importante dans la mise en œuvre du plan stratégique de la Corée du Sud pour la création et le déploiement d’un système de ses propres agents de surveillance des développements nucléaires et balistiques de la Corée du Nord. Selon ces plans, d’ici la fin de cette année, le pays doit lancer un cinquième satellite, permettant d’obtenir des renseignements détaillés sur son voisin du Nord toutes les deux heures. De cette manière, les forces armées sud-coréennes et les services de sécurité pourront réagir rapidement en cas de provocations ou de nouvelles démonstrations de puissance de la Corée du Nord. Selon les données officielles, le premier satellite, lancé en décembre de l’année dernière, a déjà permis de recueillir des renseignements de base. Cela s’inscrit dans le contexte du renforcement de la coopération avec les États-Unis, qui ont fourni auparavant des images et des informations suffisantes concernant le voisin du Nord. Par ailleurs, en 2022, la Corée du Sud a lancé deux satellites équipés de capteurs radar SAR, ce qui a permis d’obtenir des données indépendamment des conditions météorologiques et de l’éclairage, améliorant considérablement ses capacités de surveillance. Il est intéressant de noter que ce développement se produit dans un contexte de démonstrations militaires régulières et de menaces de la part de la Corée du Nord. Le 22 novembre 2023, ce sont les forces nord-coréennes qui ont lancé une fusée balistique avec un satellite espion à bord, confirmant une fois de plus leur activité dans le domaine de la modernisation nucléaire et balistique. En réponse, la Corée du Sud enrichit régulièrement son système de surveillance, gagnant en autonomie et en rapidité dans la réception de renseignements. Rappelons qu’en décembre 2023, la Corée du Sud a déjà lancé son premier satellite espion depuis les États-Unis, en réaction commune au lancement d’une technologie similaire par la Corée du Nord. Cette série de lancements a envoyé un signal fort quant à la volonté du pays de créer un ensemble indépendant et efficace de moyens de renseignement pour assurer sa sécurité face à l’intensification de l’activité militaire de la Corée du Nord. Une fois tous les cinq satellites déployés, la Corée du Sud deviendra l’un des rares pays de la région capables de surveiller en permanence son voisin du Nord et de recevoir rapidement des informations cruciales pour sa défense nationale. Cela renforcera considérablement la capacité du pays à prévenir les provocations balistiques et nucléaires, et contribuera à une stabilité accrue dans la région. Globalement, ce projet fait partie d’une stratégie plus large de modernisation des systèmes de défense et de création d’une infrastructure stratégique indépendante, permettant à la Corée du Sud de répondre avec confiance aux évolutions de la situation sécuritaire dans la péninsule coréenne et dans toute la région Asie-Pacifique.

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