La Commission européenne a exprimé un scepticisme prudent concernant la trêve « de Pâques » annoncée par le Kremlin et a souligné qu’une véritable cessation des hostilités n’est possible que si la Russie renonce à ses intentions agressives et respecte ses engagements à long terme pour arrêter les combats

Chas Pravdy - 20 avril 2025 08:21

En réponse à la déclaration de Vladimir Poutine, les responsables européens appellent Moscou à abandonner sa position d’agresseur et à passer à des actions concrètes et déterminées, témoignant ainsi d’une réelle volonté de mettre fin à la guerre. Comme l’a indiqué la porte-parole de la Commission européenne, Carolina Hipper, la Russie pourrait immédiatement cesser ses opérations militaires et revenir à des négociations diplomatiques, mais pour l’instant, elle ne manifeste pas cette volonté sincère. Hipper a rappelé qu’au moment où l’Ukraine a accepté un cessez-le-feu inconditionnel et global il y a plus d’un mois, les troupes russes poursuivaient encore des combats actifs, notamment en tirant des salves et en conduisant des opérations de assaut. Elle a souligné que Moscou a la capacité et la volonté d’arrêter les hostilités à tout moment si une réelle volonté politique l’élevait. Par ailleurs, la Commission européenne continue de soutenir l’Ukraine dans sa quête d’un paix durable, juste et globale, garantissant stabilité et sécurité pour toutes les parties. Pendant ce temps, la situation en Ukraine demeure tendue. Le matin du 20 avril, le président Volodymyr Zelensky a publié le rapport quotidien du commandant suprême Syrsky concernant la situation sur le front. Selon ses dires, au cours de la nuit et jusqu’au matin, au moins 59 tirs russes et cinq opérations d’assaut menées par les forces d’occupation ont eu lieu. Zelensky a insisté sur le fait que la situation reste critique : l’armée russe tente de créer l’illusion d’un cessez-le-feu, mais dans certaines régions, des tentatives actives de progression et de pertes pour l’Ukraine persistent. Le président a affirmé que l’Ukraine s’acquitte avec persévérance de ses obligations concernant le cessez-le-feu. Le compte Twitter du Bureau du Président a confirmé que l’Ukraine accepte de prolonger indéfiniment le silence, sous réserve d’un « gel » des combats pendant 30 jours après minuit le 24 avril. Toutefois, le leader ukrainien a précisé que le pays réagira de manière appropriée en fonction de la situation réelle sur le front, et qu’il sera prêt à répondre adéquatement en cas de violations. Quelques heures avant, le 19 avril, Vladimir Poutine avait officiellement annoncé une « trêve pascale » – une promesse de cesser toutes les hostilités du soir du 19 avril jusqu’à minuit le 21 avril. Cette déclaration a été vivement critiquée à Kiev, où des alertes et de nombreux rapports sur de possibles manœuvres russes ont été rapidement déclenchés. Le président ukrainien a souligné que l’alerte a été déclenchée avant la fin de la « trêve » annoncée, insistant sur l’importance d’adopter une approche objective et critique face à de telles déclarations. Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andriy Yermak, a indiqué que l’Ukraine avait accepté depuis plus d’un mois, à l’initiative des États-Unis, un cessez-le-feu inconditionnel de 30 jours. C’était une proposition réfléchie et stratégique, qui a précédé la déclaration de la Russie et son annonce de « trêve de Pâques ». Cependant, Moscou n’a encore montré aucun signe de volonté pour la retenue ou le dialogue ; au contraire, les hostilités se poursuivent, avec de nouvelles tirs et tentatives d’incursion signalées par les défenseurs ukrainiens. Dans l’ensemble, la communauté internationale reste sur ses gardes et continue d’appeler à une fin véritable et durable de la guerre. Il est impératif que la Russie tienne ses engagements, et que toutes les parties reprennent la diplomatie basée sur le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Cependant, la situation demeure incertaine, et tout manœuvre de Moscou pourrait entraîner une nouvelle escalade du conflit ou une solution définitive dans un futur proche.

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