Les médias rapportent : la Russie cherche à lever les sanctions aériennes contre les États-Unis, mais l’Union Européenne bloque activement ces intentions

Chas Pravdy - 19 avril 2025 09:23

Dans un contexte politique complexe d’escalade autour de l’Ukraine et des restrictions internationales, la lutte pour ouvrir une nouvelle voie dans la liaison aérienne se poursuit : la Russie insiste pour l’annulation de l’interdiction aux compagnies aériennes russes de voler vers les États-Unis. Par ailleurs, les institutions européennes s’opposent fermement à de telles mesures, soulignant la nécessité de maintenir les sanctions et la question de la sécurité. Selon un article du média de référence Politico, les autorités russes promeuvent activement l’idée d’ouvrir l’espace aérien américain à leurs compagnies dans le cadre de possibles accords pour arrêter les hostilités avec l’Ukraine. Cela constitue un des éléments stratégiques dans les efforts diplomatiques de Moscou pour restaurer la connectivité aérienne et faciliter l’accès de ses transporteurs à l’échelle mondiale. Cependant, ces initiatives ne sont pas accueillies favorablement par les pays européens. Selon un haut responsable de la Commission européenne, souhaitant rester anonyme, l’UE n’a pas l’intention de lever les sanctions aériennes contre la Russie. « Premièrement, la Russie fait l’objet de sanctions massives, y compris une interdiction aux vols de ses compagnies aériennes dans l’espace aérien de l’Union européenne », affirme-t-il. En plus des restrictions politiques, l’Union insiste aussi sur les enjeux de sécurité. Un représentant de la Commission souligne que ces trois dernières années, les compagnies aériennes russes et les services de la circulation aérienne n’auraient probablement pas passé la certification ou l’entretien nécessaire, remettant en cause leur aptitude au vol. En conséquence, une question cruciale de sécurité des vols pour les avions russes opérant dans l’espace aérien de l’UE et des États-Unis se pose pour l’avenir. Suite à l’invasion militaire à grande échelle de l’Ukraine par la Russie, un large éventail d’interdictions a été instauré pour les compagnies aériennes russes concernant l’atterrissage et les vols sur le territoire européen et américain. De plus, les pays occidentaux ont instauré un embargo sur la fourniture de pièces détachées pour les avions de constructeurs occidentaux tels que Boeing et Airbus, limitant fortement la capacité de la flotte russe. Par ailleurs, la Russie considère le rétablissement des vols directs avec les États-Unis comme une priorité diplomatique. Pour Moscou, cela revêt une importance fondamentale : comme l’a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, la levée des sanctions contre Aeroflot pourrait constituer une condition préalable à une normalisation des relations aériennes. Le 11 avril, dans une interview, Lavrov a indiqué que Washington étudie toujours cette possibilité, mais qu’aucune mesure concrète n’a été prise à ce stade. De plus, la Russie a sollicité les États-Unis pour autoriser l’achat d’avions Boeing et le paiement par le biais d’actifs russes gelés, saisis au début de l’agression militaire. Il s’agit de solutions potentielles pouvant faire partie d’un compromis pour obtenir la levée partielle des sanctions, en échange d’un accord de cessez-le-feu sur le sol ukrainien. Cependant, le caractère confidentiel des négociations avec Washington dans cette situation particulière favorise que toute démarche visant à assouplir les restrictions pour les transporteurs russes et américains exercerait une pression supplémentaire sur les compagnies européennes. Des représentants de l’UE dénoncent depuis longtemps le fait de devoir dépenser beaucoup pour contourner les interdits, notamment en évitant l’espace aérien russe, ce qui augmente les coûts et la durée des vols. C’est une des raisons pour lesquelles, en Europe comme en Asie, les compagnies chinoises profitent de plus en plus des opportunités créées par cette conjoncture. Malgré ces considérations, Bruxelles reste officiellement très prudent quant à une réponse rapide aux initiatives russes. L’un des obstacles majeurs demeure la question de la sécurité. Un représentant de la Commission a évoqué le risque que représentent notamment les vols de certains avions militaires russes, ainsi que la possibilité d’incidents, notamment après l’attaque par la Russie d’installations de défense aérienne dans un pays voisin, l’Azerbaïdjan, ce qui soulève des préoccupations quant à la sécurisation des vols. Auparavant, Bloomberg indiquait que les plans américains de parvenir à un « accord de paix » avec la Russie incluraient également un assouplissement des sanctions, notamment en cas de prolongation du conflit et en échange du refus de l’Ukraine d’adhérer à l’OTAN. C’est un sujet stratégique, sujet à controverse, qui alimente les tensions dans les négociations et les discussions diplomatiques sur une résolution pacifique du conflit. Ainsi, la situation autour de la liaison aérienne entre la Russie et l’Occident demeure complexe et incertaine, entre l’intérêt de Moscou de relancer la normalisation aéronautique mondiale d’un côté, et la volonté de l’UE et des États-Unis de maintenir des restrictions sécuritaires et politiques de l’autre. La controverse sur les sanctions aériennes représente un obstacle évident à une normalisation diplomatique dans la région.

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