Le tribunal français a fourni une base juridique solide pour la récupération de compensations auprès de la Russie dans une affaire concernant les dommages causés à la société ukrainienne « Naftogaz » suite à l’occupation de la Crimée

Chas Pravdy - 18 avril 2025 01:19

Cette étape constitue une étape importante dans la campagne stratégique de l'entreprise d'État ukrainienne visant à faire exécuter de force la décision de l'arbitrage de La Haye, qui oblige la Fédération de Russie à verser une indemnisation de 5 milliards de dollars. Selon les informations officielles obtenues du service de presse de "Naftogaz", la plainte déposée auprès du tribunal français a pour but la mise en œuvre de la décision arbitrale rendue à La Haye en 2023. La décision des arbitres oblige la Fédération de Russie à indemniser la société ukrainienne de 5 milliards de dollars pour l'expropriation illégale de biens et d'actifs en Crimée, que le tribunal international a reconnu comme une occupation et une violation du droit international. La haute direction de "Naftogaz" souligne que cette étape n'est pas seulement une victoire juridique, mais aussi un signal important à l'attention du Kremlin quant à l'inviolabilité des engagements internationaux et à la cohérence de la stratégie juridique ukrainienne. Le chef de l'entreprise, Roman Chumak, a insisté sur le fait que cette décision ouvre la voie à la formalisation du processus de recouvrement sur le territoire français, notamment par la saisie d'actifs appartenant à la Russie et situés dans ce pays. Actuellement, "Naftogaz" a déjà enregistré en France des saisies sur plusieurs actifs russes d'une valeur totale de plus de 120 millions d'euros. Il s'agit du premier mécanisme concret permettant à la société ukrainienne de commencer à faire exécuter de force la décision arbitrale, malgré la réticence de Moscou à respecter volontairement ses obligations juridiques. Le processus de mise en œuvre de la décision est dirigé par le cabinet d'avocats français Le 16 Law, spécialisé dans les litiges internationaux et les questions de juridiction. La procédure française s'inscrit dans le cadre d'une campagne plus large visant à faire respecter la décision de l'instance arbitrale de La Haye par la voie de l'exécution forcée dans différents pays où des actifs russes peuvent être gelés. Les prémices de cette lutte juridique ont commencé dès avril 2023, lorsque le Tribunal arbitral de la Cour permanente d'arbitrage à La Haye a rendu une décision ordonnant à "Naftogaz" de percevoir 5 milliards de dollars en compensation pour l'annexion illégale et l'expropriation d'actifs en Crimée. Cette décision a force exécutoire et peut être mise en œuvre via le mécanisme d'exécution forcée. Ce mécanisme peut également être appliqué en cas de non-respect partiel ou de refus de la Russie. Dans ce cas, "Naftogaz" a le droit de saisir les tribunaux d'autres États pour faire reconnaître et exécuter la décision arbitrale, ce qui constitue un outil juridique important dans la lutte pour la restitution des actifs et des compensations. Une étape significative supplémentaire a été la décision du tribunal finlandais d'octobre 2024, qui a ordonné le gel des actifs russes dans ce pays afin d'assurer le recouvrement des compensations pour "Naftogaz". Il s'agit du premier précédent en Europe, offrant à l'Ukraine des possibilités supplémentaires de lutte contre le défaut de paiement de la Russie et augmentant ses chances de succès dans la longue campagne juridique contre Moscou. Dans l'ensemble, cette initiative juridique témoigne de la résilience et de la détermination de l'Ukraine dans la défense de ses intérêts, l'affirmation de l'ordre juridique international et la justice. Elle souligne également l'importance de la coopération juridique internationale et du travail cohérent des juristes dans la poursuite à long terme d'affaires avec la Russie, qui cherche à éviter de répondre de ses actes. En complément stratégique pour la quête de justice, ces démarches prouvent que l'Ukraine ne restera pas sans réponse face aux violations du droit international, tandis que la communauté internationale se tient du côté du respect de la loi et de la vérité.

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