Le Kremlin intensifie ses efforts pour contenir l’aide européenne à l’Ukraine, en tentant de créer l’impression d’une nature provocatrice de ce soutien et d’empêcher sa croissance future

Chas Pravdy - 18 avril 2025 16:28

Selon des experts de l’Institut de l’Étude de la Guerre (ISW), l’administration russe utilise un discours de plus en plus agressif afin de discréditer, voire de freiner concrètement, les efforts occidentaux visant à soutenir Kyiv dans la lutte contre l’agression russe. Les spécialistes soulignent que le Kremlin emploie cette tactique pour convaincre les pays européens que toute aide militaire à l’Ukraine a un caractère provocateur, et pour les appeler à s’abstenir de toute étape supplémentaire. Le 17 avril, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères de la Russie, Maria Zakharova, a formulé des déclarations sévères concernant une éventuelle ingérence de l’Allemagne dans la guerre en Ukraine. Elle a averti que toute attaque de missiles Taurus contre le territoire russe par l’Allemagne serait considérée comme une participation directe de Berlin au conflit. De telles déclarations font partie d’une stratégie plus large de pression et de démonstration de la capacité du Kremlin à répondre aux menaces en provenance des pays occidentaux, augmentant ainsi le niveau de tension dans la sphère internationale. De plus, la diplomatie russe ne cache pas ses menaces à l’encontre des pays baltes et de la Pologne, qui soutiennent activement l’Ukraine. Selon eux, si un scénario où l’OTAN utilise la force contre la Russie ou la Biélorussie se développait, ce sont en priorité ces pays de la région, notamment l’Estonie, qui seraient les premières victimes. Ces menaces visent à dissuader toute assistance supplémentaire et à renforcer la position du Kremlin, et ce n’est pas la première fois qu’il utilise de telles intimidations. Selon des experts, la Russie a à plusieurs reprises employé des tactiques similaires — y compris la menace nucléaire et le chantage par la menace d’interventions militaires — dans le but de provoquer une réaction des Occidentaux et de réduire le soutien à l’Ukraine. D’après l’analyse de l’ISW, la Russie tente également de présenter les efforts européens pour renforcer les capacités de défense de l’Ukraine et de l’Europe elle-même comme des actions provocatrices, supposément responsables d’une augmentation de la tension. Cela sert à dissuader les pays européens d’apporter un soutien militaire supplémentaire à l’Ukraine et de renforcer sa défense. Par ailleurs, le Kremlin continue dans cette logique en laissant entendre que tout renforcement excessif de la défense à Kyiv pourrait constituer un terrain fertile pour de nouveaux conflits, plutôt que pour la paix. Les analyses récentes indiquent que les responsables russes restent convaincus de la nécessité d’obtenir d’importants compromis territoriaux de la part de l’Ukraine pour parvenir à des accords lors de rencontres avec des diplomates occidentaux, en vue d’un possible terme de la guerre. Par ailleurs, dans le cadre d’un pression accrue, les forces russes mènent des attaques régulières dans des secteurs clés, utilisant la tactique de frappes mécanisées à grande échelle. Par exemple, dans la région de Zaporojié, les Russes ont lancé une attaque terrestre massive d’un bataillon, signe d’un changement de tactique et d’une tentative d’intensifier la pression sur les positions ukrainiennes. Globalement, la situation reste tendue : le Kremlin adapte activement sa campagne militaire et informationnelle en utilisant menaces, chantage et provocations, dans l’objectif de dissuader les pays occidentaux de soutenir davantage Kyiv. L’utilisation de drones pour des attaques avec des armes chimiques, violant la Convention sur l’interdiction des armes chimiques, constitue une autre manifestation claire de l’escalade de l’agression russe. Parallèlement, le président ukrainien Volodymyr Zelensky rapporte des progrès diplomatiques — notamment, une quasi-signature entre les États-Unis et l’Ukraine d’un accord bilatéral sur l’exploitation des ressources naturelles, ce qui pourrait avoir une importance stratégique majeure pour les deux pays et renforcer leur coopération. Dans ce contexte, l’Ukraine continue de développer de nouvelles capacités défensives et ses forces militaires avancent activement dans la libération des territoires occupés. Les récents succès, notamment la progression autour de Tchorkiv, alimentent l’espoir de libérer davantage de régions sous occupation. Par ailleurs, les forces russes ont intensifié leurs opérations dans la région de Kursk, plus près des frontières ukrainiennes, notamment autour de Kupiansk, Tchorkiv et Pokrovsk, ainsi que dans les zones proches de Zaporojié. Cela témoigne de tentatives systématiques du Kremlin d’étendre sa présence militaire et de contrôler le maximum de territoires encore sous leur influence. Dans l’ensemble, la situation présente de nombreux défis pour l’Ukraine et ses partenaires, mais elle démontre aussi un haut niveau de résilience et de détermination à résister. Selon les analyses d’experts, la stratégie de Moscou visant à réduire le soutien occidental et américain rencontrera des contradictions avec les réalités sur le terrain et dans la diplomatie, et cette lutte pour l’avenir de l’indépendance ukrainienne se poursuivra avec une intensité renouvelée.

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